Français: Blog sur la thèse de doctorat d'Eric Pasquati, dont le thème est l'appropriation des technologies de l'information et de la communication (TIC) par des agriculteurs ouest-africains.

English: Eric Pasquati's PhD concerning the appropriation of ICT by farmers in West Africa. Please, fell free to leave your comments in English.

Português: Tese de doutorado de Eric Pasquati sobre a apropriação das tecnologias da informação e da comunicação (TIC) pelos agricultores da
África do Oeste. Será um prazer discutir também em Português sobre o tema.

Español: Tesis de doctorado de Eric Pasquati sobre la
apropiación de las tecnologías de información y de la comunicación (TIC) por los agricultores del África de l'Oeste. Sientan la libertad de dejar también sus comentarios en español.

5 août 2008

Visite à l’UNPCB

Avec : Lamy Ouattara, secrétaire général de l'UNPCB; Monsieur Sessouma, responsable adjoint à l'information; et Rose Somda, responsable communication à l'UNPCB
Quand : le 26 juin 2008
Où : au siège de l'UNPCB (Union Nationale de Producteurs de Coton du Burkina), Bobo-Dioulasso, Burkina Faso
Objet : le système d'information de l'UNPCB

Tout d'abord Lamy Ouattara, secrétaire général de l'UNPCB, m'a présenté brièvement l'organisation de la filière cotonnière au Burkina Faso. Ensuite, Rose Somda, responsable par la communication à l'UNPCB, a complété l'exposition avec des détails sur les efforts de consolidation de la communication interne à l'UNPCB.

Depuis 1996 les agriculteurs burkinabais sont organisés dans des groupements, dans le cas du coton, des groupements de producteurs de coton (GPC). Les échelons supérieurs de l'organisation professionnelle de la filière sont: les unions départementales, les unions provinciales, et l'union nationale (UNPCB). A chaque campagne, la répartition des taches dans la chaine institutionnelle se fait de la façon suivante. Les GPC sont responsables par l'activité productive en soi (labour des champs et collecte du coton), ainsi que par l'expression de besoins en intrants. Chaque GPC établi également une caution solidaire pour pouvoir bénéficier du prêt de campagne qui permettra l'achat des intrants. L'union départementale assure la liaison entre les GPC et union provinciale correspondante. C'est au niveau de l'union départementale que sont faites les analyses sur la capacité d'endettement des groupements, et le filtrage de leurs demandes. Les besoins en intrants ainsi exprimés et validés sont transmis par l'union nationale aux sociétés cotonnières, qui font la commande des intrants. Qui paye la facture est l'institution financière où les groupements ont des comptes. L'union nationale assure la coordination du mécanisme.

Les activités de communication interne dans l'UNPCB sont le résultat des efforts de salariés – comme la responsable en communication (Rose Somda), l'équipe technique et des techniciens agronomes – et des élus – surtout du bureau exécutif, du conseil d'administration et de l'assemblée générale. Deux chaînes principales semblent s'établir dans la communication ascendante et descendante dans la profession cotonnière burkinabais: une entre la responsable à la communication (Rose), les techniciens et les producteurs, et l'autre entre la responsable de communication, les élus des différents niveaux institutionnels et les producteurs.

Les principales sources des informations circulant dans le système de communication interne sont: les GPC (expression de besoins), le bureau exécutif de l'UNPCB (des décisions à diffuser), les sociétés cotonnières et ses agents techniques (des informations agronomiques), l'Etat par le Ministère de l'Agriculture (les tendances météorologiques de la saison, diffusées une fois par mois), et le résultat de la veille faite par Rose sur internet (utilisant même Google Alert) et des lettres d'information. Les documents envoyés par l'AProCA, comme la news letter et les rapport de voyage du président Traoré, par exemple, sont transférés par email aux techniciens et aux autres membres qui disposent d'un compte email. Un résumé du document est envoyé dans le corps du message.

En termes de traitement des messages, les informations d'actualité (sur les négociations agricoles internationales, par exemple) sont résumées et expliqué dans des termes simples. Parfois la traduction en langue locale est aussi assurée.

Plusieurs canaux de diffusion sont employés, avec des niveaux d'efficacité très différents: le courrier (des lettres), le téléphone portable (la flotte: contrat avec opérateur mobile permettant la communication illimité, disponible pour les responsables des unions provinciales et de l'union nationale), le fax (parfois), l'email (entre les techniciens), un journal papier (destiné aux producteurs, mais sans grande acceptation), la radio, des réunions de concertation, le relais assuré par des techniciens en contact fréquent avec le terrain, et le bouche à l'oreille – qui reste quand même un canal privilégié.

L'utilisation de l'internet est, en général, restreinte aux techniciens et les problèmes d'infrastructure et de coût d'utilisation sont encore importants (voir article de la visite à l'union provinciale de Bobo-Dioulasso). Seulement 3 des 6 zones cotonnières ont accès facile à internet, soit par l'existence de cybercafés soit, plus rarement, par l'accès à internet dans le bureau.

Le projet de communication de l'UNPCB incluait la mise en œuvre de 5 radios rurales. Par manque de financement seulement une (la radio l'écho des cotonniers) a pu être créée. L'UNPCB vient d'avoir un financement d'Oxfam pour améliorer les installations de sa radio propre, l'écho des cotonniers. Des nouveaux dipôles seront installés et l'émetteur sera changé pour que la zone de couverture de la radio soit davantage étendue. En attendant des financements complémentaires, des contrats sont établis avec d'autres radios pour la production d'émissions et leur diffusion. Des cassettes sont enregistrées dans une radio à Bobo-Dioulasso et envoyés dans les différentes régions pour diffusion dans des radios de proximité. Les émissions sont animées par des acteurs de terrain, des techniciens et de producteurs. Les informations diffusées concernent surtout l'étape courante de la campagne (conseils sur préparation de sols, l'utilisation des herbicides, le moment propice de semer; après sur l'utilisation d'insecticides pour la protection du cotonnier, et ainsi de suite). En plus, ces émissions sont diffusées en langue locale: lors de l'enregistrement des cassettes dans le studio de la radio à Bobo-Dioulasso, des personnes font la traduction simultanée dans la langue plus parlé dans la région à laquelle la cassette en question sera envoyée. Selon Monsieur Ouattara, "la radio est un moyen incontournable". L'équipe de communication de l'UNPCB rêve avec la possibilité de mettre en place les autres quatre radios, dans des endroits stratégiques pour pouvoir atteindre le plus grand nombre des producteurs de coton.

En plus de structurer progressivement le système d'information de l'union, l'UNPCB s'investit également dans des programmes de formation. Deux volets principaux sont concernés: l'alphabétisation dans les langues locales, et des missions d'échanges d'expériences des élus avec des producteurs de coton d'autres pays. Pour ce dernier, des voyages ont déjà été organisés au Cameroun, au Benin, au Ghana, au Mali, entre autres. Les conclusions de tels missions sont ensuite diffusées par le journal.

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