Français: Blog sur la thèse de doctorat d'Eric Pasquati, dont le thème est l'appropriation des technologies de l'information et de la communication (TIC) par des agriculteurs ouest-africains.

English: Eric Pasquati's PhD concerning the appropriation of ICT by farmers in West Africa. Please, fell free to leave your comments in English.

Português: Tese de doutorado de Eric Pasquati sobre a apropriação das tecnologias da informação e da comunicação (TIC) pelos agricultores da
África do Oeste. Será um prazer discutir também em Português sobre o tema.

Español: Tesis de doctorado de Eric Pasquati sobre la
apropiación de las tecnologías de información y de la comunicación (TIC) por los agricultores del África de l'Oeste. Sientan la libertad de dejar también sus comentarios en español.

5 août 2008

Visite à l’UN-SCPC et à un village proche à Ouelessebougou

Avec : Natha Diara, secrétaire général de l'UN-SCPC; Mamadou Kante, conseilleur technique; Tiassé Coulibaly, délégué à l'information et à la communication au conseil d'administration de l'UN-SCPC; et les Messieurs Camara et Konaré, conseilleurs ruraux du village de Ouelessebougou
Quand : les 23 et 24 juin 2008
Où : au siège de l'UN-SCPC (Union Nationale des Sociétés Cotonnières et des Producteurs de Coton), Bamako; et dans un village proche à Ouelessebougou, Mali
Objet : le système d'information de l'UN-SCPC, communication jusqu'à la base

Après avoir eu un panorama du système d'information de l'AProCA avec Komonsira Dioma, il nous fallait rencontrer des plateformes nationales pour vérifier comment la communication institutionnelle se fait aux niveaux national et local dans la filière cotonnière de l'Afrique de l'Ouest. Pour commencer, j'ai fait une visite au siège de l'union nationale malienne, l'UN-SCPC, et ensuite une visite de terrain, dans un village proche à Ouelessebougou.

Mon principal interlocuteur au siège a été le secrétaire général, Natha Diara. Il m'a dit que la communication était une des activités phares du plan stratégique quinquennal de l'union, avec des projets d'implantation de revues d'information, de contrats avec des radios rurales pour la diffusion, de sessions de formation agricole (gestion d'intrants) et de développement du réseau de relais en communication.

Ce discours semble intéressant, mais malheureusement il est encore très loin de ce qui j'ai pu constater sur le terrain le lendemain. Accompagné du délégué à l'information et à la communication auprès du conseil d'administration de l'union, Tiassé Coulibaly, et de deux conseilleurs ruraux, Messieurs Camara et Konaré, je suis allé visiter un petit village de producteurs de coton à une quinzaine de kilomètres d'Ouelessebougou (à 60 km au Sud de Bamako). Reflétant la précarité de l'infrastructure générale du village (maisons rustiques, absence de réseau d'eau et d'assainissement, absence de réseau électrique), les possibilités de communication avec l'extérieur sont très réduites.

Il y a une cabine téléphonique, mais on paye même pour recevoir des appels. Dans le contexte professionnel, elle est utilisée pour faire remonter des informations pluviométriques à l'institut météorologique de Bamako, et très rarement pour des communications entre les conseilleurs ruraux et les producteurs. Un des producteurs du village a un téléphone portable personnel qu'il utilise également pour se communiquer avec les conseilleurs, ce que lui permet d'informer dans la suite ses collègues du village, mais cela seulement quand il est en déplacement, car il n'y a pas de signal de téléphonie mobile dans le village. Paradoxalement, le principal outil de communication dans la région est une moto, qui les conseilleurs utilisent pour faire le tour des villages de la région de temps en temps pour diffuser des informations et s'informer sur les problèmes rencontrés par les producteurs. En général la communication dépend du déplacement: les producteurs vont s'informer dans les marchés et dans les lieux de passage de la région.

En parlant avec les producteurs j'ai pu constater, entre autres, qu'aucun des producteurs présents dans le rendez-vous (et ils étaient presque tous là) ne connaissait l'initiative d'Université du Coton initiée par l'AProCA et mise en œuvre en partenariat avec la Fondation FARM. D'ailleurs, la grande majorité (tous sauf un) ignorait l'existence même de l'AProCA – inutile donc de se demander si les news letter préparées par le responsable de communication de l'AProCA arrivent aux producteurs de coton maliens. On voit donc que le problème de diffusion d'informations au-delà du niveau des plateformes nationales reste entier, au moins dans le cas du Mali. La communication interne à l'union UN-SCPC ne semble pas non plus bien fonctionner, voici un exemple flagrant: les conseilleurs ruraux de la région d'Ouelessebougou, et bien entendu aussi tous les producteurs réunis pour me recevoir dans le village, pensait que je venais de la Banque Mondiale. J'espère ne pas les avoir déçus en expliquant le malentendu.

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