Français: Blog sur la thèse de doctorat d'Eric Pasquati, dont le thème est l'appropriation des technologies de l'information et de la communication (TIC) par des agriculteurs ouest-africains.

English: Eric Pasquati's PhD concerning the appropriation of ICT by farmers in West Africa. Please, fell free to leave your comments in English.

Português: Tese de doutorado de Eric Pasquati sobre a apropriação das tecnologias da informação e da comunicação (TIC) pelos agricultores da
África do Oeste. Será um prazer discutir também em Português sobre o tema.

Español: Tesis de doctorado de Eric Pasquati sobre la
apropiación de las tecnologías de información y de la comunicación (TIC) por los agricultores del África de l'Oeste. Sientan la libertad de dejar también sus comentarios en español.

7 août 2008

Visite à Celtel

Avec : Paul Gouba, chef d'agence à Bobo-Dioulasso; Joseph Somé, responsable commercial; et Rose Somda, responsable communication à l'UNPCB
Quand : le 26 juin 2008
Où : à l'agence Celtel de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso
Objet : la flotte

L'objectif de cette visite était de mieux comprendre l'historique et le fonctionnement de "la flotte". Il s'agit d'un contrat préférentiel signé entre l'opérateur de téléphonie mobile Celtel et l'UNPCB, permettant la communication illimitée entre un nombre donné d'appareils téléphoniques portables, contre le payement d'un abonnement fixe par mois.

Le projet est né de la volonté du président de l'UNPCB, François Traoré, de donner à son institution un nouveau moyen de communication, mobile et à un prix accessible. Monsieur Traoré est allé rencontrer des opérateurs de téléphonie mobile pour proposer l'exploration d'une nouvelle niche de marché: le téléphone portable comme outil de travail pour des agriculteurs. La plus grande réceptivité a été celle de la compagnie Celtel, qui, même réticente au début, a accepté de monter un projet pilote d'un "ensemble communautaire téléphonique", la "flotte" comme ils ont convenu de l'appeler. Celtel s'engageait à installer davantage de tours de retransmission dans les zones rurales et profitait de l'organisation des producteurs de coton pour assurer un nombre minimum d'utilisateurs dès le début de l'opération.

Une étude a été faite avec l'UNPCB pour déterminer le positionnement stratégique de nouvelles antennes, et un projet pilote d'une année a été lancé en 2005. Les règles de base étaient: l'UNPCB paye des abonnements fixes par mois pour un nombre donné de lignes et les utilisateurs ont droit à la communication illimitée entre les lignes de l'ensemble communautaire. Initialement le coût de l'abonnement montait à 7500 FCFA (équivalant à 11,45 €) par mois par ligne. Avec le succès du projet et l'augmentation du nombre de lignes dans la flotte le coût de l'abonnement a baissé: depuis le début 2008 l'UNPCB paye 5000 FCFA (7,63 €) par mois par ligne. Actuellement la flotte compte un peu plus de 230 lignes.

Le succès du projet pilote a minimisé les préoccupations de l'opérateur Celtel, qui progressivement passait à voir la flotte moins comme un risque et plus comme une opportunité d'accélérer la poursuite de l'objectif institutionnel d'une couverture maximale du territoire du Burkina. Une situation gagnant-gagnant s'est donc établie: l'UNPCB profite d'un nouveau moyen de communication efficace et à un coût abordable pour fortifier son système de communication interne, et Celtel explore une nouvelle niche de marché avec de conséquences non négligeables en termes de marketing. L'initiative a même répercutée à l'international. Des systèmes semblables à la flotte commencent à être mis en place dans d'autres pays où Celtel est implanté: Nigeria, Mali, Gabon, Tchad, entre autres.

François Traoré dit que grâce à la flotte et à la conséquente augmentation de la fluidité de la circulation d'informations au sein de l'UNPCB, la structure de l'institution a été beaucoup fortifiée. De plus en plus de membres de l'UNPCB demandent leur intégration "dans" la flotte. Pour l'instant seulement les leaders aux niveaux national et provincial y ont accès. Le facteur limitant ici reste d'ordre financière – l'UNPCB n'a pas encore trouvé des moyens pour offrir le service à un plus grand nombre de membres.

Si la flotte a pu être un succès pareil au sein de l'UNPCB, c'est à la fois parce qu'elle répond à un besoin exprimé par les agriculteurs, et parce qu'elle est bien adaptée au contexte du monde rural burkinabais, où le taux d'analphabétisme est fort et la culture basée sur l'oralité.

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